Côte atlantique: sorties «nature» au paradis des oiseaux
Situé pile sur la grande voie atlantique de migration des oiseaux, l'ancien Poitou-Charentes est un haut-lieu de l’ornithologie en France. Ses côtes et ses îles abritent en outre marais, prés-salés, vasières et autres milieux particulièrement accueillants pour les centaines d’espèces qui viennent s’y nourrir et s’y reposer pendant leur voyage entre le Nord et l’Afrique, mais aussi s’y reproduire et couver leurs petits. Ces espaces, classés Réserves Naturelles Nationales, abritent des centres d’interprétation qui proposent aux visiteurs (amateurs de nature ou simples curieux) des animations et sorties ludiques à la découverte des oiseaux (hérons cendrés, aigrettes garzette, échasses blanches, tadornes de Belon, grands cormorans, canards pilet…), mais aussi du reste de la faune et de la flore...
Lilleau des Niges: les oiseaux des marais salants sur l’Ile de Ré
Le nord de l’île de Ré est recouvert de marais salants qui, toujours en activité pour certains et abandonnés pour d’autres, forment le paysage particulier de la Réserve Naturelle de Lilleau des Niges. Cet espace protégé de 121 hectares accueille chaque année 330 espèces d’oiseaux qui, à marée basse, se régalent des végétaux, vers, coquillages et crustacés disponibles à profusion dans les vasières.
Pour découvrir le site, on se promène à pied ou à vélo sur le sentier d’interprétation. Ne manquez pas de louer des jumelles auprès de la Maison du Fier, installée dans un ancien hangar à sel du vieux-port des Portes en Ré, à deux pas de la réserve. Ce centre d’interprétation héberge également un musée sur les richesses naturelles de l’île, et propose, entre autres sorties thématiques, des balades à la découverte des oiseaux (identification, comportement, migration…), au crépuscule (pour faire connaissance avec les animaux de nuit des marais), sur les remparts de Saint-Martin, classés par l’Unesco (pour voir les oiseaux, insectes et plantes qui habitent les vieilles pierres et les fossés de la fortification) ou encore à marée basse (sur les traces des crabes, bigorneaux, oursins et autres crustacés cachés dans les flaques et sous les pierres)…
Durant les congés scolaires, des animations sont particulièrement dédiées aux familles, comme les sorties «récré-nature» pour que les enfants de 6 à 12 ans découvrent la nature en s’amusant, les rallyes-vélo (où l’on suit un circuit mystérieux de 10 km ponctué de jeux et d’épreuves) et l’incontournable Fête annuelle de l’Oiseau (en juillet).
La Réserve Naturelle du Marais d’Yves
Entre Rochefort et La Rochelle, et face à l’Ile d’Aix, cette réserve naturelle recouvre 192 hectares du fond de la vaste baie d’Yves, entourée de marais. Ici, on découvre une grande diversité de milieux: marais, mais aussi estrans vaseux, dunes sèches, pannes, roselières, prairies humides, bosquets, fourrés… La lagune sert de reposoir aux échassiers dont 20.000 limicoles, qui cohabitent durant l’hiver avec 1500 canards et des centaines d’oies cendrées. En tout, chaque année, on observe ici plus de 250 espèces d’oiseaux et 570 espèces de plantes, dont une quarantaine dites «patrimoniales» (c’est-à-dire protégées, menacées, rares et/ou d’un grand intérêt scientifique ou symbolique), comme le Cynoglosse des Dunes, qui n’existe que cette partie du littoral atlantique.
Le Centre Nature du Marais d’Yves propose lui aussi ses balades et, parmi elles, des «safaris» thématiques: cigognes et hérons, petites bêtes de l’eau, plumes et coquillages, «détectives en herbe», les animaux du marais, le lapin, chouettes et hiboux,…
Réserve Naturelle de Moëze Oléron, entre terre et océan…
A l’embouchure du fleuve Charente, la Réserve Naturelle de Moëze Oléron compte une partie maritime de 6500 hectares entre le continent et l’Ile d’Oléron, et une partie terrestre de 220 hectares au cœur du marais de Brouage. Cette spécificité vaut au site une belle variété de milieux, alternant prés-salés, anciens marais salants, bancs de sable, prairies humides, vasières,…, qui se découvrent en suivant 4 sentiers didactiques équipés de plateformes pour mieux observer les dizaines de milliers d’oiseaux qui viennent y vivre ou y trouver refuge pendant les migrations ou l’hiver. Ici, les espèces «stars» sont les barges rousses, bécasseaux, canards pilat, spatules blanches, courlis et passereaux.
Les animations et sorties organisées par le Centre Nature de la réserve, installé dans la ferme de Plaisance, sont particulièrement attrayantes: découverte de la dune, spécial grillons et sauterelles, écoute des crapauds et grenouilles… On peut également assister au baguage des oiseaux et les enfants pourront se munir du kit du «parfait petit explorateur», avec matériel et carnet de découverte, pour partir à l’aventure sur les sentiers.
La baie de l’Aiguillon: océan, moules et Marais Poitevin
A cheval sur deux régions et deux départements (la Charente-Maritime, en Poitou-Charentes, et la Vendée, dans le Pays de la Loire), la Réserve Naturelle de la Baie de l’Aiguillon s’étend sur 4900 hectares à l’embouchure de la Sèvre Niortaise. C’est cette baie, partagée entre vasières et prés-salés, qui relie l’Atlantique à une autre perle du Poitou-Charentes: le Marais Poitevin. Dans cette réserve, elle aussi paradis des oiseaux, on observe jusqu’à 150.000 spécimens en même temps. Parmi les nombreuses espèces représentées, il y a l’hirondelle rustique, le gorge bleue à miroir, le pluvier argenté, la mouette rieuse…
Mais la baie est également mère d’un savoir-faire traditionnel, la mytiliculture, à découvrir surtout dans les communes côtières d’Esnandes et de Charron, qui vivent ainsi au rythme des marées pour élever les moules de bouchot. A Esnandes, connue pour ses falaises blanches, on visite également la Maison de la Baie du Marais Poitevin, dédiée au marais et à la baie, d’où l’on peut partir randonner à pied ou à vélo sur un sentier de 9 km au cœur de la réserve naturelle. Et parmi les animations proposées toute l’année autour de la baie, de sa faune et de sa flore, on peut notamment participer au comptage des oiseaux en compagnie des ornithologues professionnels chargés du suivi des migrations.
Des landes criblées de mares au Pinail
Quittons à présent le département de la Charente-Maritime pour celui de la Vienne, à l’intérieur des terres du Poitou-Charentes. Proche de Poitiers et de son Futuroscope, les 135 hectares de la Réserve Naturelle Nationale du Pinail font partie de la «Petite Forêt» (ou Pinail), appartenant elle-même à l’immense forêt domaniale de Moulière de 4200 hectares. Le paysage très insolite de la réserve est composé de landes de bruyères littéralement trouées de 5000 fosses; œuvre de l’homme qui extrayait sur le site la pierre meulière. De ses fosses, 3000 sont devenues autant de mares permanentes, formant une mosaïque d’habitats pour une flore et une faune riches et originales. On y dénombre notamment 4 plantes protégées (spiranthe d’été, rossolis à feuille ronde, pilulaire à globule et gratiole officinale), ainsi que de nombreux animaux: des oiseaux, mais également des libellules rares, des écrevisses à pied blanc, des amphibiens (crapaud calamite, rainette verte, triton marbré, crêté et de Blasius), des cigales des montagnes, des cerfs élaphes…
Sur le terrain, 18 associations de bénévoles et professionnels de la nature proposent au public plus de 220 animations tout au long de l’année: balades nocturnes «chant des grenouilles» ou «chouettes et hiboux», sorties «champignons», «herbes folles des bords de route», «plantes comestibles et médicinales», «castors», «reptiles», «pêche», ou encore des ateliers parents-enfants: «monde minuscule», «qui vit dans le jardin?»…