Saintes: ville romaine bien vivante en bord de Charente

Née sur les bords de la Charente, il y a 2000 ans, Saintes (département de Charente-Maritime, en Poitou-Charentes) recèle un remarquable patrimoine archéologique, architectural et artistique. L’Arc de Germanicus et l’amphithéâtre rappellent qu’elle fut une cité gallo-romaine d’envergure, avant d’embrasser le christianisme pour lequel elle éleva deux merveilles d’architecture romane: l’Abbaye-aux-Dames et l’église Saint-Eutrope. Au 18e siècle, s’épanouit le commerce et, avec lui, les hôtels particuliers et grandes avenues qui jalonnent toujours le centre historique. Exemple parfait des attraits du «Midi Atlantique», Saintes, classée Ville d’Art et d’Histoire, séduit aussi les visiteurs par son art de vivre, son atmosphère chaleureuse, ses jolis jardins, sa vieille ville, dont le passé défile au gré des rues et ruelles sinueuses...

Le patrimoine gallo-romain

Découvrir Saintes, c’est se plonger dans 2000 ans d’histoire, en commençant idéalement la visite de manière chronologique par les vestiges gallo-romains. L’emblématique Arc de Germanicus, qui borde la Charente, fut élevé au début du 1er siècle après J.-C. à l’entrée du pont romain et à l’arrivée de la grande voie romaine venant de Lyon. Il servait de porte d’entrée à la ville et ses deux arches correspondaient aux deux sens de la circulation. Sauvé en 1843 par Prosper Mérimée lors de la destruction du pont, il fut démonté et reconstruit sur la rive droite, à deux pas de l’actuel Musée Archéologique, qui renferme une riche collection témoignant de la vie quotidienne en Gaule au 1er siècle. Mais le vestige antique le plus important de la cité est l’amphithéâtre gallo-romain, le plus grand et le mieux conservé de la côte Atlantique. Commencé sous le règne de Tibère, il fut achevé par l’empereur Claude, vers 40 après J.-C. Ce vaste lieu de spectacle pouvait accueillir 15000 personnes qui venaient y assister aux combats de gladiateurs.

La Saintes romane

Proche de l’amphithéâtre, l’église dédiée à saint Eutrope est classée au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco au titre des «Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle». Détails insolites: elle possède 2 niveaux, où se superposaient «l’église haute» et la crypte, et sa «fausse façade» romane, réalisée au 19e siècle pour rendre à l’édifice ce qu’avait détruit la Révolution française. La vaste crypte, elle, chef-d’œuvre de l’art roman, accueillait (et accueille toujours) les pèlerins autour des reliques de saint Eutrope et mérite amplement la visite.

Autre perles de l’art roman saintongeais: l’Abbaye-aux-Dames et l’église Sainte-Marie, dont on admire le très beau portail et les chapiteaux du clocher. Fondé en 1047, cet ensemble conventuel riche et indépendant rayonna sur la Saintonge pendant les 745 années de présence des moniales bénédictines. Transformée au fil des ans en hôpital, prison, puis caserne, et aujourd’hui remarquablement restaurée, l’abbaye reprend vie grâce aux événements culturels qu’elle accueille et au conservatoire de musique qu’elle abrite. Depuis le clocher de l’abbatiale, on profite d’un panorama unique sur la ville.

Balade dans le Secteur Sauvegardé

Changeons à présent d’époque pour une balade dans le Secteur Sauvegardé de Saintes, au cœur du centre-ville piétonnier et commerçant, qui s’étend sur la rive gauche de la Charente, autour de la cathédrale Saint-Pierre, malmenée par les guerres de religion. Il possède de beaux hôtels particuliers, bâtis, pour la plupart, aux 17e et 18e siècles. Certains abritent des musées, dont le Présidial et l’Echevinage, formant l’intéressant Musée des Beaux-Arts.

Le Haras National de Saintes

Le Haras National de Saintes, créé en 1846 et installé dans des bâtiments Second Empire au cœur d’un parc aux arbres centenaires, est aujourd’hui un conservatoire des races locales et des savoir-faire liés au cheval. Vous y découvrirez notamment le baudet du Poitou, la mule poitevine, de magnifiques étalons de toutes races ou encore une collection de voitures hippomobiles…

Les châteaux autour de Saintes

Les environs de Saintes regorgent de châteaux spectaculaires, à commencer par celui de La Roche Courbon, dont la visite est incontournable. Surnommé «Château de la Belle au Bois Dormant», il fut sauvé de la ruine par Pierre Loti, écrivain et navigateur, qui avait passé son enfance dans les environs. Le corps de logis encadré de grosses tours rondes domine de magnifiques jardins à la française sur pilotis. Le château, meublé, conserve de belles boiseries et peintures murales.

Mais bien d’autres châteaux se visitent dans la région, sur la Route des Trésors de Saintonge. Vous avez le choix entre le Château de Panloy, bel exemple d’architecture Louis XV décoré de superbes boiseries et tapisseries de Beauvais (on y propose aussi des chambres d’hôtes); le Château de Meux, une ferme-manoir de style Renaissance, entourée de ses communs, typique de l’Ouest de la France; le Château de Dampierre-sur-Boutonne, un édifice Renaissance serti d’eau vive et de jardins, classé Monument Historique; ou encore le Château de Crazannes. Construit aux 14e  et 15e  siècles, mais entièrement restauré, celui que l’on surnomme «le Château du Chat Botté» est classé Monument Historique et se niche au cœur d’un parc de 8 hectares, qui ajoute à son charme et à la quiétude des lieux. Cinq chambres d’hôtes de prestige y ont été aménagées, avec possibilité de louer le donjon pour une semaine ou un week-end.

Autres merveilles dans les environs de Saintes

L’abbaye cistercienne de Fontdouce fut fondée en 1111 sur les bords de la «Fontaine Douce», dans la vallée du Coran, où elle possédait des terres, des marais salants et un port. Les guerres de Religion causèrent sa perte mais, s’il ne subsiste que les fondations de l’église, les bâtiments monastiques, eux, sont bien conservés. On y découvre, entre autres, une magnifique salle capitulaire, une chapelle basse romane d’une belle sobriété et un petit musée d’objets découverts sur le site. Mais l’attrait de Fontdouce tient également à son environnement. Ses jardins ont été reconstitués à partir d’une gravure datant d’avant la Révolution française et sont ponctués de fontaines et bassins.

Autre endroit plein de charme: le village de Taillebourg, installé sur les rives de la Charente et indissociable de son château, planté sur un étroit éperon rocheux et qui marqua l’histoire de la Saintonge pendant plus de 10 siècles. S’il servit longtemps de site de défense, aujourd’hui, il fait bon y flâner le long des «maisons d’en bas», le long du fleuve, et remonter le village par une petite rue bordée d’anciennes demeures, pour rejoindre la grande allée d’arbres qui grimpe jusqu’au château. De quoi terminer en beauté cette découverte de la Saintonge, qui recèle encore bien d’autres trésors…

Bonnes adresses à Saintes et environs

Pour dormir:

Dans le Pays du cognac et de l’art roman, sur les hauteurs du village médiéval de Saint-Sauvant, le Design Hotel des Francs Garçons est conçu et animé par des architectes. La bâtisse date du 17e siècle, mais l’aménagement intérieur est moderne. La piscine borde l’église du 12e siècle, la cave à vins est creusée dans la roche, les meubles et décorations sont l’œuvre de designers. Entre jeux de lumières et perspectives, il nous donne une véritable leçon de goût. Un lieu rare pour une halte raffinée.

Le Logis de l’Astrée: cette superbe maison d’hôtes du 17e siècle est installée au milieu des vignes, entre Saintes et Cognac. Propriété d’une même famille depuis plus de 200 ans, elle propose toute l’année des chambres d’hôtes ou un gîte, au cœur du vignoble de Cognac et de la Saintonge Romane. Vous serez séduits par l’authenticité et le charme de ce logis, qui a conservé les lignes épurées et la noblesse de ses origines. Le Logis de l’Astrée est aussi une propriété viticole produisant des vins de Merlot et de Sauvignon blanc, une occasion de partager, à chaque saison, les expériences de la famille, de la taille de la vigne aux vendanges, autour d’un verre dans les vignes ou devant la cheminée.

La Maison d’Aliénor: cette ancienne maison de village située au pied des remparts de Taillebourg propose 5 chambres d’hôtes à 200m de la Charente, à 15 minutes de Saintes et 30 de la mer. Petits déjeuners servis dans la véranda et sur la terrasse surplombant le jardin. Une salle d’exposition expose les œuvres de la maîtresse de maison et d’amis artistes et artisans.

Pour manger:

Le Clos des Cours, à Saintes, propose une cuisine aux saveurs d’ici et d’ailleurs, composée à partir de produits frais travaillés selon la tradition, rehaussées par des aromates exotiques.

Le Restaurant L2: dans un cadre un peu surprenant, vert pomme et contemporain, planté d’un arbre qui pousse à l’intérieur, Axelle et Aurélie vous font découvrir une cuisine hyper créative, dans les saveurs comme dans la présentation.

Pour plus d'infos

- sur Saintes et la Charente-Maritime: www.en-charente-maritime.com

- sur le Poitou-Charentes: www.poitou-charentes-vacances.com