On a testé en famille: le Lodji****, cet incroyable hôtel créé par des Liégeois au cœur des 3 Vallées
«Maman, on peut aller vivre au Lodji?» C’est la question récurrente - et très sérieuse! - de mes enfants depuis notre retour de ce 4 étoiles inauguré, en décembre, par des Liégeois au milieu des montagnes de Savoie. Nous avions vu l'hôtel en photos et même publié un article au sujet de son histoire peu banale, de sa conception presque 100% wallonne et de sa foule de clins d’œil à la Cité Ardente et à la Belgique. En arrivant à Saint-Martin-de-Belleville, la station de charme des 3 Vallées, nous savions donc que nous aurions affaire à un bel endroit. Mais nous y avons trouvé plus que cela. Car le Lodji est aussi lieu chaleureux, où chacun vit des moments de qualité, se repose pour mieux se retrouver... et se sent à la maison dans un décor qui, pourtant, dépayse. René Baudinet, son épouse, ses fils et ses belles-filles sont parvenus, avec les équipes sur place et en coulisses, à créer une adresse à l’atmosphère hors du commun, fabuleuse représentante de l’accueil «à la belge» au cœur des paysages alpins. Voici le reportage de vacances «coup de cœur» pour toute la famille…
Texte et photos: Sarah Visse
Nous sommes arrivés au Lodji tard le soir, sans nous rendre compte, dans le noir, des paysages époustouflants qui nous entouraient. Le grand spectacle a eu lieu au réveil. Un «waouw» en ouvrant les rideaux de la chambre, tant pour les enfants qui n’avaient encore jamais vu la montagne en hiver que pour moi, qui n’y avait plus mis les pieds depuis 15 ans. Même mon mari, pourtant un habitué des sports d’hiver, était impressionné.
Le Lodji se trouve au pied des pistes du plus grand domaine skiable du monde
Le Lodji ne pourrait pas être mieux situé, à Saint-Martin-de-Belleville. Installé pile au pied de la piste, il surplombe aussi la Vallée des Belleville et son bourg historique. D’un côté, l’hôtel offre ainsi une vue panoramique sur la vallée, de l’autre sur l’ambiance du front de neige, avec l’arrivée des skieurs, le départ des cours de l’ESF (Ecole de Ski Français) et le ballet des embarquements dans la télécabine de Saint-Martin, plantée à 15 mètres à peine de la porte d’entrée du Lodji.
Saint-Martin est une petite station, donc l’atmosphère est familiale, tranquille, décontractée. Et pourtant elle fait partie du plus grand domaine skiable du monde, les 3 Vallées, dont les 10.500 hectares et 600 km de pistes la relient à 6 autres stations: Les Menuires, Val Thorens, Courchevel, Brides-les-Bains, Méribel et Orelle.
La vue est incroyable de partout
La vue depuis notre chambre donne envie de sauter dans la télécabine et de partir, illico, explorer les sommets. Mais en même temps, l’hôtel invite à ralentir le rythme. Bois, pierre, couleurs naturelles, beaux tissus et panoramas imprenables sur les montagnes font immédiatement baisser la pression. On profite des paysages de toutes les chambres (46 chambres, mais aussi une suite et 3 appartements hauts de gamme), ainsi que du salon, du restaurant «Au Torè», de la spectaculaire terrasse de 600 m2, du bar «Au Carré», du snack «Volle Petrol» et du spa avec ses salles de massages et de soins, sa piscine, son sauna et ses jacuzzis en plein air… Le Lodji est aménagé comme un cocon.
Une histoire belge qui touche au cœur
Quant aux clins d’œil à la Belgique, à l’histoire belge du lieu et à l’accueil efficace et chaleureux «à la wallonne» de la famille propriétaire et du personnel, ils donnent le sourire à tous les vacanciers, mais touchent particulièrement le cœur des hôtes venus du «Plat Pays». Seuls ces derniers, d’ailleurs, comprendront aisément la signification du nom de l’hôtel (contraction de «Lodge» et «Lidje») et la présence de cette statue contemporaine du Torè (le fameux taureau de Liège) trônant devant l’entrée, sur le front de neige. N'hésitez pas à lire notre précédent article pour découvrir l'aventure familiale qui a donné naissance au Lodji, ce petit "Liège-en-montagne".
Le rêve pour un séjour en amoureux, mais aussi en famille
En photos comme en «vrai», on perçoit tout le potentiel du Lodji pour un séjour entre amis, ou en amoureux, sous le signe du bien-être, du ressourcement dans la nature et de la gastronomie. Mais, pendant les vacances scolaires, l’adresse s’avère aussi être un rêve pour les familles. Nous y étions pour le Nouvel An et l’hôtel était plein d’enfants.
Alors qu’en amoureux on opterait pour l’une des 10 chambres avec jacuzzi privé sur la terrasse, les familles choisissent plutôt de séjourner dans l’un des appartements du Lodji ou, comme nous, dans deux chambres communicantes. Tout en étant ensemble, les enfants et les parents bénéficient ainsi chacun leur espace. Mention spéciale pour la qualité de la literie et notre vue côté piste. J’ai adoré pouvoir, un petit café à la main depuis mon lit ou ma terrasse, admirer les progrès de mes enfants pendant leurs leçons de ski.
Et puis, au Lodji, les enfants possèdent leur propre territoire: une salle de jeux aussi joliment décorée que le reste, avec tipi et roulotte pour se cacher ou lire, des matelas et coussins pour papoter, des petites tables et crayons pour colorier et un kicker pour les plus grands. Nos fils s’y sont fait des amis dès le premier soir, qu’ils avaient hâte de retrouver à l’heure du repas dès leur assiette engloutie. Avec la complicité de l’équipe du restaurant, les plus jeunes sont servis rapidement, ce qui, l’air de rien, permet aussi aux parents de passer un peu de temps à table en amoureux.
Notez que l’hôtel prête aussi des babyphones et peut arranger des babysittings, tant en journée qu’en soirée.
Deux tendances à la carte: cuisine fusion et plats de montagne revisités
Il faut en parler du restaurant, Au Torè, où Jean-Sébastien Prijot déploie ses talents midi et soir. Lors de notre séjour, deux semaines seulement après l’ouverture de l’hôtel, la cuisine du Chef spadois avait déjà fait parler d’elle dans le village et les stations voisines. La salle était comble à chaque service.
En journée, lorsque le soleil brillait sur la montagne, la terrasse, elle non plus, ne désemplissait pas, ni pour le lunch ni pour l'après-ski ou pour un café à toute heure. Des plaids et braseros, incorporés dans les tables, permettent de profiter de ce vaste espace extérieur et de sa vue quelle que soit la température.
La carte de Jean-Sébastien s’articule en deux tendances. D’une part, on déguste de la cuisine fusion, fraîche et gourmande, inspirée par la saison et des produits de qualité - comme les viandes des Frères Metzger -, avec des touches asiatiques et de nombreuses herbes. D’autre part, il y a les plats de montagne revisités, telle la fondue savoyarde qui, entre les mains du Chef, se fait plus légère, presque aérienne. Quant au menu «enfants», on y retrouve les incontournables pâtes, nuggets de poulet et fish & chips, mais ils sont cuisinés et plein de saveurs. Opter pour la demi-pension, qui comprend chaque soir entrée, plat et dessert, permet de goûter à presque tous les mets et de nouer des liens privilégiés avec les serveurs, desquels on est particulièrement chouchoutés.
Petit déj’ avec vue sur les montagnes
Le matin, on retrouve la salle chaleureuse du Torè pour le petit déjeuner avec vue sur la vallée. Le buffet, servi sur différentes tables, propose à nouveau le meilleur en termes de produits frais, déclinés en sucré, salé, chaud et froid: fromages et salaisons de Savoie, pains et viennoiseries, œufs, jus, saumon, céréales, yahourts, fruits variés,…
Ski, balades, activités: tout est facile et peut s’improviser
Si le Lodji fait donc un bien agréable point de chute et de retrouvailles entre les loisirs de chacun, sa situation privilégiée, en bas de la piste et au cœur de la plus charmante station des 3 Vallées contribue, aussi, à la réussite des vacances. Hormis les cours de ski des enfants qu’il vaut mieux réserver à l’avance, les activités peuvent être improvisées d’un jour à l’autre, en fonction de la météo et de ses envies.
Envie de se reposer par temps gris? On file au spa ou bouquiner au coin de la cheminée, dans l’un des canapés moelleux du salon. Envie de profiter du grand air? Il suffit de pousser la porte de l’hôtel pour monter dans la télécabine, prendre des skis ou des raquettes chez le loueur de matériel (soit dit en passant, les hôtes du Lodji y bénéficient de 10% de réduction), se renseigner sur les cours et sorties proposés par l’ESF ou sur l’éventail des possibilités en termes de pistes de ski et de sentiers de balades au bureau de vente des forfaits. Tout se trouve au pied de l’hôtel.
Quant à la piste de luge en libre accès, elle aussi sur le front de neige, elle permet de s’offrir des moments de rigolade en famille pendant les moments creux, qu'on peut encore combler en prenant un chocolat chaud, une crêpe, un burger ou un hot-dog bien installés, lunettes solaires sur le nez, sur les transats du Lodji.
Les remontées mécaniques, au départ du Lodji, conduisent aux sommets en 15 minutes
Concernant les sorties, le must consiste bien sûr à grimper à bord de la télécabine de Saint-Martin qui, prolongée par le télésiège Saint-Martin Express, permet de passer, en seulement 15 minutes au départ de l’hôtel, de 1450 mètres à 2437 mètres d’altitude, et d’ainsi atteindre le col de la Vallée des Belleville. C’est d’ici que part la "Jérusalem", la piste (bleue) mythique de la station pour ses vues exceptionnelles. De là-haut, on distingue en effet le Mont Blanc et, sous nos yeux, se déploient dans toute leur immensité les paysages des 3 Vallées.
Le voyage est accessible tant aux skieurs qu’aux non-skieurs grâce aux forfaits piétons. Ces derniers offrent d’ailleurs de rejoindre les sentiers de balades sur les sommets ou de profiter des remontées mécaniques «juste» pour aller boire un verre ou manger dans les restaurants d’altitude, tel le "Corbeleys", installé dans un ancien chalet d’alpage à l’arrivée de la télécabine. Insolite: il existe même un forfait piéton «3 Vallées» permettant de partir en "trip remontées mécaniques" toute la journée, et d'ainsi passer de montagne en montagne en se déplaçant de télécabine en télésiège.
Une idée de balade toute tranquille
Une excursion, toute tranquille, que j’ai adoré faire seule, après avoir pris un verre en famille au sommet de la télécabine et ensuite laissé mari et enfants poursuivre, de leur côté, leur journée de ski: redescendre à l’hôtel à pied via le Sentier du Danchet, puis par le Sentier du Pèlerin. Il y en a pour 2h de marche, en prenant le temps de s’arrêter, de se coucher dans la neige, de profiter du silence et du paysage immaculé, magnifique. En chemin, on aperçoit la station des Menuires, les toits des hameaux et on passe par le ravissant sanctuaire Notre-Dame de la Vie. Notez que le premier sentier est normalement réservé aux raquettes, mais à pied, ça fonctionne aussi, quitte à dévaler les passages verglacés en mode "luge"... sur les fesses!
Le village de Saint-Martin-de-Belleville et son petit musée
Les balades se font aussi dans le village que, depuis le Lodji, on rejoint en 10 minutes à pied et quelques volées d’escaliers. Saint-Martin-de-Belleville est le bourg originel de la vallée. Les stations un peu plus hautes (les Menuires et Val Thorens) ont, elles, été bâties dans les années 70 en même temps que d’autres, en France, dans le cadre du «Plan Neige» qui visaient à redynamiser les communes montagnardes délaissées par leurs habitants au profit des villes.
Il faut dire que le quotidien y était rude aux siècles passés. Perché à 1450 mètres d’altitude, Saint-Martin était coupé du monde durant l’hiver. Nos enfants ont adoré découvrir cette histoire au petit musée du village, greffé à l’Office de Tourisme. On y découvre aussi comment la construction des stations de ski fut accueillie par la population locale, dont une partie redoutait l’afflux des touristes.
Les balades à la découverte du patrimoine du village
Le village de Saint-Martin, lui, fut doté de sa télécabine plus tard, dans les années 80. Pour autant, le bourg n’a rien perdu de son cachet. Les bâtiments anciens sont toujours en place dans leur écrin de montagnes. Les curieux peuvent les découvrir en visite guidée ou en suivant un plan (disponible gratuitement à l’Office du Tourisme et au Lodji) qui pointe et raconte les différents lieux d’intérêt: l’église paroissiale entourée de son vieux cimetière, l’Hôtel Lachenal (ouvert en 1927, il fut le premier relais touristique de la commune), le lavoir, la fromagerie, le four banal, l’épicerie Ligeon, l’école, la mairie…
Quant aux vieilles fermes et granges des alentours, elles ont été pour la plupart reconverties en hébergements de charme ou en restaurants, dont la Buitte, un 3 étoiles Michelin tenu par René et Maxime Meilleur, père et fils. Bon à savoir: les Meilleur ont ouvert l'an dernier une seconde adresse, façon bistrot, en bord de piste juste en face du Lodji!
Les Menuires et ses activités «fun» sont à 15 minutes de route
Ainsi, à Saint-Martin-de-Belleville, en plus de bénéficier des pistes et infrastructures du plus grand domaine skiable du monde, on profite d’un village authentique dont les habitants ont à cœur de préserver l’âme et les traditions. Et finalement, il y a tant de belles choses à voir et à vivre dans la station, dans la nature qui l'entoure ainsi qu’au Lodji, que nous n’avons pas eu le «temps», malgré nos intentions, de nous rendre jusqu’aux Menuires qui, à seulement 15 minutes de route, promet d’autres moments «fun» en famille (au centre aqualudique, sur la luge sur rail Speed Mountain ou sur une piste de luge sur neige de 4 km…). Il nous faudra suivre le conseil de nos enfants et, à défaut d’aller vivre au Lodji, au moins y revenir.
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